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Hommage à Leonard Liggio |
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Écrit par Jacques Garello | |
Mercredi, 15 Octobre 2014 00:00 | |
Leonard Liggio nous a quittés. Il est décédé mardi 14 octobre, à l’âge de 82 ans. L’amitié que j’avais pour lui et que lui portait toute la famille libérale française méritait que j’exprime tout de suite la grande peine que nous cause une disparition rapide, après quelques semaines d’hospitalisation. Que notre sympathie soit acquise à Paul, son frère, mais aussi à tous les amis américains que nous avions en commun. Lui, le célibataire, quelle famille humaine a-t-il créée !
Léonard a fait ses études à l’Université de Georgetown, à Washington. Il aimait faire savoir que cette université avait été fondée par les Jésuites français chassés par la royauté au XVIIIème siècle. D’ailleurs, tout ce qui touchait la France le passionnait. Il était incontestablement, avec son ami Ralph Raïco, l’historien le plus érudit sur l’école libérale française. Il a fait sa thèse sur Barthélémy Dunoyer, mais connaissait parfaitement l’œuvre de Charles Comte, de Destutt de Tracy (celui qui a fait connaître les théories de Jean Bapstiste Say aux Etats Unis) et enfin de Frédéric Bastiat et l’équipe du Journal des Economistes. Certes, le professeur Liggio a enseigné à l’Université, New York State Uny d’abord, puis la Californie, puis enfin la George Mason Uny (Virgine). Mais sa véritable passion était la formation économique, philosophique et éthique de la jeunesse. Il a été dans l’équipe fondatrice de l’Institute for Humane Studies de Harper, à Menlo Park (Californie) d’abord, puis à Fairfax (Virginie). Il n’avait de cesse que de faire partager l’immense culture qu’il avait acquise dans sa propre jeunesse. Il avait eu la chance de suivre le séminaire de Ludwig von Mises à New York ; ils étaient une douzaine d’étudiants initiés à l’économie autrichienne, parmi eux Israel Kirzner, Murray Rothbard, Ralph Raïco. Pas d’hésitation : c’est l’économie autrichienne qui devait être enseignée aux jeunes. Après avoir organisé avec John Blundell (décédé il y a un mois) des centaines de stages à Fairfax et dans l’Amérique entière, il a porté ses efforts vers le reste du monde : l’Amérique Latine, où son disciple Alex Chaffuen a multiplié les instituts et les séminaires grâce à Atlas Economic Foundation, et l’Europe où son tout jeune étudiant, Tom Palmer, allait se lancer à l’assaut du marxisme avant même la chute du mur de Berlin. Dans chaque pays d’Europe, dès 1986, Liggio a suscité la création d’instituts (parfois occultes) pour accueillir des étudiants épris de liberté, avides de connaissances sur le capitalisme et l’Occident. Ces jeunes deviendront les artisans de la reconstruction intellectuelle et politique de pays tels que la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Bulgarie, l’Allemagne de l’Est et les pays Baltes. Tout çà, c’est Liggio. C’est en 1987 et à la Mont Pèlerin que nous nous sommes connus et sommes devenus des amis inséparables. Léonard m’a évidemment donné l’idée de participer à cette croisade pour la formation des jeunes et l’apprentissage de la liberté. En 1985, je créais avec lui une filiale européenne de l’IHS, qui deviendra en 1992 IES Europe. Leonard a fait venir à Aix tous ses amis et non des moindres, car il connaissait tout le monde et tout le monde l’appréciait. L’université d’Eté a ainsi pris, grâce à lui, une dimension internationale et Léonard est devenu citoyen d’honneur de la ville. La France était toujours son pays de prédilection, il venait en Europe deux ou trois fois par an pour des séjours de deux ou trois semaines. Il ne manquait jamais de passer deux ou trois jours à Aix, il donnait des cours, il demeurait à la maison. Mon fils Pierre a également bénéficié de sa science et de son affection. Pourquoi une telle énergie, pourquoi cet esprit missionnaire ? Parce que Léonard était un fervent croyant, dont la foi était étayée par une culture sans borne. Parce qu’il était bon, parce qu’il ne pensait jamais à lui (au point d’en négliger sa santé) et qu’il pensait sans arrêt à ce qui pourrait bien aider ou intéresser les autres. Il entretenait par internet une liaison permanente avec sans doute une centaine de correspondants, envoyant à chacun le texte précis qui lui convenait. Il rayonnait la simplicité, la disponibilité, l’amitié. Usé par les voyages, par une vie d’austérité, Léonard est allé vers le Père, à n’en pas douter. Adieu Léonard. Adieu, missionnaire de la liberté. Adieu mon ami. |
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Au sommaire du n°1362 du 2 mai 2018 Editorial : Victoire des Black Blocks
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